
Mission et projets de recherche
Mission du laboratoire

Le laboratoire LNAR agit comme unité transdisciplinaire de recherche composée de personnels tant académiques que de diverses organisations qui s’intéressent à l’utilisation des littoraux dans l’Arctique canadien. Il s’articule autour de trois axes de recherche qui encadrent la mission principale qui est de fournir des pistes de réflexion et des outils pour une meilleure prévention et adaptation en zone côtière dans l’Arctique:
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Trajectoire des systèmes littoraux. Analyse de l’évolution littorale et des bilans sédimentaires glaciaires-non-glaciaires.
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Morphodynamique littorale arctique. Quantification des processus, modélisation, outils de prédictions des impacts morphogènes.
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Coproduction de connaissances littorales. Études multirisques, approches participatives, cartographie des aléas.
Projets de recherche
Ikaluktutiak (Cambridge Bay) : Morphodynamique de plages meubles englacées face aux changements climatiques
Ikaluktutiak (Cambridge Bay) est une communauté située au sud de l’Île Victoria au Nunavut. Bien que le village soit à l’abris des aléas côtiers, la majorité du territoire utilisé pour les activités traditionnelles des résidents se situe le long de la côte où l’augmentation de la fréquence des tempêtes morphogènes et le dégel du pergélisol se font sentir. Les projets à Ikaluktutiak, menés en collaboration avec l’Organisation des Chasseurs et Trappeurs (HTO) et le Savoir Polaire Canada, visent à caractériser la réponse des côtes aux changements climatiques et à étudier la dynamique de transport des sédiments via différents processus d’érosion et d’écoulement d’eau souterraine. Le site de recherche, au pied de Augustus Hill à environ 20 km de Cambridge Bay, est un des seuls sites de monitoring du littoral à haute fréquence par vidéo au Nunavut et a été identifié comme étant une zone d’érosion rapide d’intérêt pour la communauté.


Kugluktuk et golfe du Couronnement: Évolution et aléas côtiers le long d’un delta post-glaciaire
Située au sud-ouest de l’archipel arctique canadien, la communauté de Kugluktuk au Nunavut observe de nombreux changements dans le delta de la rivière Coppermine. En partenariat avec le Hamlet de Kugluktuk, l’Organisation des Chasseurs et Trappeurs (HTO) de Kugluktuk et des résidents de la communauté, un suivi à très haute résolution des processus entraînant des changements des berges dans l’estuaire et de la zone côtière est réalisé depuis 2021. Ces travaux permettent une meilleure compréhension de l’évolution des littoraux de la région qui affectent l’utilisation quotidienne du territoire par la population locale. Des images aériennes et satellitaires historiques combinées à des relevés par drone à très haute résolution permettront de cartographier les sites exposés aux multiples aléas et de caractériser les changements du littoral afin de générer des connaissances sur l’intensité et la trajectoire des changements géomorphologiques à Kugluktuk et au Nunavut.
Ausuittuq (Grise Fiord) et détroit de Jones: Dynamique côtière et adaptation face aux changements climatiques
Grise Fiord, situé au sud de l’Île Ellesmere, est la communauté la plus au Nord du Canada. Malgré un climat froid du Haut Arctique, les changements dans le couvert de glace et dans la fréquence des tempêtes ont entraîné davantage de risques côtiers qui menacent les infrastructures et les activités traditionnelles des membres de la communauté. Les projets à Grise Fiord, menés en collaboration avec l’Organisation des Chasseurs et Trappeurs, Ausuittuq Adventures et le Hamlet de Grise Fiord, combinent les savoirs traditionnels inuits des résidents avec des travaux fondamentaux sur la dynamique côtière afin d’identifier les zones à risque lors d’évènements de tempête et de soutenir l’adaptation des membres de la communauté. Les projets se concentrent sur l’impact des vagues et des niveaux d’eau à la côte ainsi que sur l’impact des glaciers sur le transport sédimentaire. Les différents sites de recherche dans la région forment un dense réseau de monitoring soutenu activement par une collaboration locale tout au long de l’année.


Nunavik : Meilleure compréhension des risques et des écosystèmes côtiers
Le Nunavik est un territoire au nord du 55e parallèle au Québec et possède un littoral de 10 000 km où 15 villages de communautés autochtones sont installés. Le Nunavik est en émergence post-glaciaire et ses côtes présentent une grande variété de morphologies, de processus hydrodynamiques et de facteurs de risques aux communautés. Les projets au Nunavik sont réalisés en collaboration avec plusieurs organismes tels que Makivik, Kativik et différents ministères québécois. Ceux-ci visent à produire une meilleure caractérisation et classification des écosystèmes côtiers du territoire et s’intéressent à la variabilité des dynamiques côtières entre les différentes communautés du Nunavik afin de soutenir l’adaptation des communautés face aux impacts des changements climatiques et pour fournir des connaissances sur l’exposition des habitats sensibles en zones littorales face à des potentiels incidents maritimes.
Islande : Étude des impacts des tempêtes sur la forme des côtes en Islande
L’Islande se situe à 65°N, soit quelques kilomètres sous le cercle Arctique. En raison de sa localisation qui apporte une influence maritime et subpolaire aux systèmes côtiers, le littoral périglaciaire est affecté par des conditions de tempêtes fortes et de longue durée qui induisent des dynamiques morphogéniques côtières à haute énergie. En collaboration avec l’Université de Bretagne Occidentale et l’Université des Westfjords, les projets en Islande se concentrent sur les conditions de tempêtes extrêmes qui entraînent des modifications dans les formes des dépôts meubles du littoral islandais pour mieux anticiper les trajectoires futures.
